Qu’est-ce que France Volontaires ?
France Volontaires est la plateforme française du volontariat international d’échange et de solidarité, créée en 2009. Opérateur du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères, reconnue comme un des acteurs de l’aide publique au développement de la France par la loi du 4 août 2021, France Volontaires est le fruit d’une construction partagée qui réunit l’Etat, des collectivités territoriales et des associations autour d’une mission d’intérêt général : le développement et la promotion du volontariat international et de solidarité.
La plateforme s’appuie sur une présence en France (métropole et territoires d’outre-mer) et sur un réseau d’Espaces Volontariats en Afrique, Asie, Amérique latine/Caraïbes, au Moyen-Orient et en Océanie.
France Volontaires accompagne chaque année plusieurs milliers de volontaires français vers l’international mais notre plateforme est également au cœur de la mobilisation de volontaires internationaux, originaires de plus de soixante pays partenaires, qui effectuent une mission d’intérêt général en France.
Même si c’est un peu fastidieux, pourriez-vous nous rappeler les différentes possibilités de volontariat ?
Ce qui est important d’avoir à l’esprit, c’est que la tendance générale de ces dernières années est de développer un volontariat international tout au long de la vie. Des opportunités d’engagement sont donc possibles pour les jeunes, pour les actifs comme pour les retraités.
En France, le Volontariat International d’Echange et de Solidarité (VIES), est classé en trois familles.
La famille du volontariat de coopération, d’appui au développement et d’action humanitaire dit « volontariat de compétence »
Le dispositif VSI : Volontariat de Solidarité Internationale, soutenu par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.
La famille du volontariat d’initiation et d’échange qui regroupent des dispositifs tournés vers les jeunes :
Le Service Civique : l’engagement de Service Civique élargi à l’international,
Le JSI, Jeunesse Solidarité Internationale et le VVV-SI, Ville Vie Vacances-Solidarité Internationale,
La famille du volontariat d’échanges et de compétences (VEC) dit « volontariat d’expertise »
Les missions pour les seniors, portées par exemple par AGIRabcd et le GREF.
Le dispositif CSI : Congé de solidarité Internationale,
Le Congé solidaire, marque déposée par Planète Urgence, également membre de France Volontaires, et uniquement utilisée par elle,
Le Congé de solidarité.
Les volontaires français peuvent bénéficier par ailleurs de dispositifs européens ou internationaux, pour réaliser une mission de solidarité internationale comme Le Corps européen de solidarité porté par l’Agence du Service Civique et Erasmus + jeunesse & sport ou Le Volontariat des Nations Unies,
Pour vous orienter et vous aider à trouver le volontariat qui vous correspond, France Volontaires a développé un petit quizz accessible sur son site internet.
Quelles sont les possibilités de volontariat au Cambodge et sur la zone Asie-Pacifique ?
Les opportunités de missions de volontariat dans la Pacifique, dans l’Océan Indien et en Asie sont assez nombreuses. Au Cambodge, en 2022, au moins 226 Volontaires Internationaux d’Echange et de Solidarité (VIES) ont effectué une mission pouvant aller de quelques semaines à plusieurs années.
La majorité des volontaires internationaux de longues durées (entre 6 et 24 mois) sont aujourd’hui Bac+5 et la plupart se situent dans la tranche d’âge des 25-30 ans. Ces volontaires occupent surtout des fonctions de gestion de projet, de communication, de collecte de fonds ou de formation et d’encadrement. Les bénévoles des chantiers de solidarité internationale sont généralement plus jeunes, autour de 18 ans : il s’agit pour eux d’une première expérience d’engagement à l’international. En 2022, plus de 2 volontaires internationaux sur 3 étaient des femmes. Les organisations qui les accueillent, essentiellement des ONG, travaillent dans l’éducation, la formation professionnelle, l’action sociale, la santé, l’agriculture et l’environnement. Le volontariat est un levier puissant et transversal permettant l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD).
Est-ce qu’un Français de l’étranger peut faire un volontariat ?
La communauté française de l’étranger est une grande richesse pour le volontariat, j’en suis convaincu. Cela étant, il faut reconnaître que dans ce domaine comme dans d’autres registres, il est nécessaire de renforcer l’information et l’orientation des personnes en désir d’engagement, que ces personnes soient motivées par un volontariat dans leur pays d’expatriation, par un volontariat international dans un autre pays ou encore, par un volontariat en France. France Volontaires peut et doit pouvoir jouer pleinement son rôle d’organisme à même de recevoir et d’accompagner toute Française ou tout Français de l’étranger intéressé par une expérience de volontariat. Nous sommes en train d’actualiser l’offre d’appui et d’accompagnement du réseau des Espaces Volontariats que nous avons développé dans 23 pays et les Françaises et les Français de l’étranger doivent désormais faire clairement parties des publics cibles de cette offre.
Pouvez-vous nous parler de l’Espace Volontariats à Phnom Penh ?
France Volontaires a ouvert le premier Espace Volontariats d’Asie à Phnom Penh en 2011. Il se situe à trois minutes à pied de l’Institut français du Cambodge, à au 7ème étage de l’immeuble Green Mansion 3, 6 rue Samdach Preah Sokun Meanbon (178). L’Espace Volontariats du Cambodge est ouvert du lundi au vendredi, sur ou sans rendez-vous.
L’Espace Volontariats assure 4 missions principales : il valorise, informe, accompagne et met en réseau tous les acteurs du volontariat au Cambodge (volontaires, structures d’envoi et structures d’accueil, partenaires institutionnels locaux, français et internationaux…). Grâce à leur connaissance du terrain, l’équipe de France Volontaires au Cambodge effectue des missions de conseil, de formation, de mise en réseau et de promotion des différentes formes d’engagement. Elle appuie et oriente les volontaires et les structures intéressées par le volontariat international d’échange et de solidarité, et soutient le développement des politiques nationales de volontariat.
Plusieurs fois par an, l’Espace Volontariats du Cambodge se délocalise en province, afin d’aller à la rencontre des volontaires et partenaires sur place.
Sur un point de vue plus personnel, Phnom-Penh est-elle votre première ville d’expatriation ? Quelle est votre impression ? Pourquoi France Volontaires a choisi de baser son siège régional ici ?
Ma première expatriation de longue durée – près de six ans - a été le Sénégal, à la fin des années 90. J’ai ensuite travaillé vingt ans dans le développement international en étant basé en France, avant d’avoir de nouveau cette opportunité de travailler à l’étranger, plus précisément à Phnom Penh où je suis installé en famille depuis la fin 2021. La ville ne m’est pas inconnue puisque j’y venais régulièrement depuis dix ans mais uniquement sur des séjours assez courts. Comme beaucoup, je suis témoin de la transformation de cette capitale et la vitesse à laquelle elle s’effectue ! Le travail m’amène à me déplacer régulièrement dans d’autres pays asiatiques et je dois dire que Phnom Penh est une ville à la fois en nette croissance mais qui demeure, pour le moment, à taille humaine.
Le poste de responsable régional a historiquement été basé à Phnom Penh car le Cambodge a toujours été, pour France Volontaires, le premier pays d’Asie en matière de volontariat international. Depuis 2023 le périmètre dont j’ai la charge couvre l’ensemble de l’Indopacifique, de Madagascar à Fidji. La plupart de mes homologues, responsables régionaux, pour d’autres opérateurs de coopération internationale, sont généralement basés à Bangkok, voire à Hanoï. Pour le moment, l’ancrage du bureau régional de France Volontaires à Phnom Penh ne fait pas débat, bien au contraire.
Si vous même deviez faire un volontariat, quelle mission vous intéresserait ?
Curieux de nature, je ne suis pas loin de penser que toutes les missions de volontariat sont intéressantes, dès lors qu’elles correspondent à un besoin bien identifié et qu’elles sont autant utiles à l’organisation qui vous mobilise qu’à vous-même. Par ma formation et mes premières expériences de volontariat, sur un autre continent, j’accorderais sans doute plus d’attention à des opportunités de volontariat en milieu rural, dans le champ du développement local, largement bousculé par les changements climatiques et ses nécessaires adaptations. L’idéal serait d’être mobilisé sur ces enjeux en même temps qu’une ou un volontaire cambodgien qui effectuerait son engagement en France. Ensemble, nous aiderions à ce que des projets se renforcent en se connectant et en faisant émerger de nouvelles solutions.
Je suis persuadé que ce que l’on nomme communément « le développement » devient progressivement une politique du lien, de l’ouverture, et de la réciprocité. Et le volontariat international que nous développons, justement parce qu’il permet à la fois la mobilisation de volontaires français au Cambodge et de volontaires cambodgiens en France, est un instrument prometteur de cette politique.
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