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Interview de mars 2025 - Et j'ai crié...Aline !


Femme souriante en robe rouge, portant des lunettes, tient un pot. Texte: "L'interview du mois, Aline Ang" sur fond turquoise.

Comment es-tu arrivée au Cambodge ? Qu'est-ce qui t’a amenée à venir t’établir ici et d’où viens-tu ?

Je suis née au Cambodge, où j’ai passé ma prime enfance. Peu après ma naissance, mon père a obtenu une bourse pour venir étudier en France. Ma mère l’a rejoint et, entre-temps, le régime de Pol Pot est arrivé. J’ai donc connu mes parents et Paris après la guerre.


Mes parents se sont réinstallés au Cambodge dans les années 90. J’ai vécu quelques mois avec eux avant de rentrer à Paris. Je suis revenue à Phnom Penh il y a maintenant presque huit ans. On m’avait sollicitée depuis Paris pour une proposition de travail. Arrivée sur place, les choses ne se sont pas passées comme prévu, mais j’ai quand même choisi de rester.

En tant que Franco-Cambodgienne, comment s’est passé ce retour au Cambodge ?

Le retour n’a pas été facile. Pour certains membres de ma famille, il était incompréhensible de quitter un pays riche, avec tous ses acquis sociaux, pour aller vivre dans un pays plus pauvre et dans la précarité, de surcroît.


Il m’a également fallu beaucoup de temps pour être acceptée par mes voisins, très suspicieux de voir une femme étrangère (ou, au mieux, une métisse à leurs yeux) vivre dans un vieil immeuble d’un quartier populaire. Mais au Cambodge, comme ailleurs, la vie n’est jamais facile pour les femmes célibataires et sans enfant.


Et personnellement, quelles que soient les difficultés, je me suis toujours sentie privilégiée d’avoir cette double culture qui a forgé mon identité.



Peux-tu nous expliquer le concept de La Cuisine d’Aline ?

La Cuisine d’Aline, c’est avant tout l’expression de mon parcours personnel.


Depuis mon enfance, je suis sensible à la nature et j’ai été peintre pendant plusieurs années. J’insuffle à ma cuisine la même veine artistique que j’appliquais autrefois à mes toiles, tout en intégrant et en promouvant un mode de vie sain et durable.

J’ai ainsi commencé à créer une gamme de produits sucrés et salés, vendus dans des pots en verre recyclables. Je travaille avec des fruits et légumes locaux, si possible biologiques. Je cultive également des plantes comestibles sur ma terrasse, que j’incorpore dans mes recettes.


Je fais tout toute seule, de A à Z, dans ma cuisine-laboratoire. Les gens commandent mes pots via Internet ou me rencontrent dans les Farmer’s Markets de Phnom Penh.

Parallèlement, je reçois des invités chez moi pour des déjeuners ou dîners intimistes, je donne des cours de cuisine et j’anime des visites guidées de mon quartier. En tant que créatrice culinaire, je suis aussi sollicitée pour élaborer des recettes.


Quelle est ta recette du moment ?

En ce moment, je travaille sur le menu d’un futur café qui m’a demandé des recettes créatives.


Ma recette du moment est un bibimbap, un plat coréen que je revisite avec des ingrédients et des saveurs khmères.

Marché animé, trois personnes achètent des légumes colorés dans des paniers rouges. Fond rempli de vêtements et produits. Atmosphère vivante.

Quel est ton lieu préféré au Cambodge ?

Mon lieu préféré est l’un des petits marchés en plein air de mon quartier. Il n’a rien de pittoresque, mais j’aime discuter avec certains vendeurs venus de la campagne, dénicher des plantes sauvages et des fruits éphémères, ou encore écouter des inconnus débattre de la qualité des produits.


Cette ambiance grouillante de vie m’enchante.


Propos receuillis par Florian Bohême en février 2025

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